La médecine traditionnelle asiatique connaît les qualités thérapeutiques du thé bio antioxydant naturel depuis des millénaires.
Aujourd’hui, la recherche clinique et fondamentale confirme et précise ses propriétés préventives et curatives. Absorbés en grande quantité, les thés vert et noir diminuent le taux de cholestérol dans le sang. Le thé vert possède un atout supplémentaire, car il semble bien qu’il puisse prévenir certains cancers.
On connaissait le « French paradox » attribué aux molécules végétales à fonctions phénoliques contenues dans le vin, les polyphénols. Voici maintenant le « paradoxe chinois », selon lequel les composés phénoliques du thé vert protégeraient non seulement des maladies cardio-vasculaires, comme ceux du vin, mais aussi de la survenue de cancers. Un proverbe chinois dit : « Quand vous avez du thé et du vin de riz vous avez beaucoup d’amis ». Il semblerait, selon des travaux récents, qu’on serait également en meilleure santé.
D’abord utilisé comme plante médicinale, le thé s’est imposé dans le cérémonial des différentes dynasties chinoises sous des formes variées. C’est avec la glorieuse dynastie Tang (618-907) que s’élabore l’art du thé. Il prend à cette époque sa place à côté de la peinture et de la poésie. C’est sous cette dynastie que le poète Lu-Yu rédige au VIIIe siècle le Code du thé connu sous le nom de Tchàking , premier ouvrage traitant du thé dans son ensemble, de la cueillette des feuilles à la préparation de la boisson. Le thé fait alors l’objet d’un commerce florissant et le gouvernement impérial ne tarde pas à instaurer une taxe, appelée tribut du thé ou cueillette impériale. Pendant des siècles, le thé est consommé sous forme de feuilles pressées et séchées en gâteau, souvent bouilli avec du riz, des épices, du lait et des oignons. Préparé en décoction sous la dynastie Song (960-1279), le thé est battu en mousse. Cette pratique se perpétue encore avec un certain raffinement sous le nom de cérémonie du thé au Japon. Enfin, c’est probablement sous la dynastie Ming (1368-1644) que la théière remplace la bouilloire et que le thé commence à se consommer en infusion. L’Europe découvre cette boisson au début du XVIIe siècle et l’Angleterre, prise d’un véritable engouement, en fait sa boisson nationale. Aujourd’hui, le thé représente la deuxième boisson consommée dans le monde, après l’eau.
Depuis quelques milliers d’années, les feuilles de thé sont utilisées en médecine traditionnelle dans toute l’Asie. Thé vert et thé noir figurent dans la Xe édition de la Pharmacopée française sous forme de deux monographies publiées en 1994. Pour la médecine traditionnelle chinoise, le thé clarifie la tête et les yeux, facilite la digestion, favorise la miction et neutralise les toxines. Il concerne les méridiens du coeur, des poumons et de l’estomac. De plus, mâchonner des feuilles de thé serait souverain contre la mauvaise haleine. Enfin, il est recommandé de ne pas jeter les feuilles de l’infusion : utilisées comme oreiller, elles procureraient un sommeil incomparable.
A l’état sauvage, le théier ( Camellia sinensis ) est un arbuste de cinq à dix mètres de haut. Mais dans la plupart des plantations, il est taillé à environ 1,20 m pour faciliter la cueillette des feuilles. On récolte le bourgeon terminal ou pekoe ( duveteux en chinois) et les toutes premières feuilles (une à trois feuilles selon la qualité du thé). Il existe trois catégories de thé : les thés non fermentés, ou thés verts, représentant 80 à 90 % de la production chinoise ; les thés semi-fermentés, appelés Oolong, et les thés fermentés ou thés noirs (thés rouges en Chine) constituent 90 % de la production indienne. Pour obtenir le thé vert, les feuilles sont soumises à une stabilisation par la chaleur sèche ou humide. Cette opération a pour effet de détruire les enzymes, en particulier les polyphénols oxydases qui, comme leur nom l’indique, oxydent les polyphénols. Elle est traditionnellement réalisée par torréfaction dans des poêlons en fonte. Puis les feuilles sont roulées à la main ou à la machine, et soumises à une nouvelle torréfaction. Dans les procédés plus modernes, en particulier au Japon, la stabilisation est effectuée à la vapeur.
La préparation du thé noir nécessite plusieurs étapes : le flétrissage consiste à laisser les feuilles fraîches sur des claies pendant une vingtaine d’heures. Ainsi assouplies, elles sont ensuite roulées à la main ou à la machine, ce qui libère les polyphénols oxydases. Commence alors la fermentation en atmosphère humide qui dure trois à cinq heures. Ce traitement entraîne une modification profonde de la composition chimique des feuilles qui prennent une coloration noire à la suite de cette oxydation enzymatique. Finalement, les feuilles sont séchées à l’air chaud.
Les principes actifs essentiels du thé sont la caféine et les polyphénols. La teneur des feuilles en caféine, alcaloïde majoritaire, est de 2 à 4 %. Longtemps appelé théine, cet alcaloïde est en fait la même molécule que dans le café. Les composés phénoliques sont représentés par des substances du groupe des flavanols, appelés les catéchols : épicatéchol, épigallocatéchol et un dérivé, le gallate d’épigallocatéchol (GEGC) (voir schéma).
Ces dérivés, très abondants, représentent environ 25 % du poids des feuilles séchées. Il est important de noter que dans le thé noir la fermentation entraîne une transformation de ces principes actifs polyphénoliques en composés plus complexes (théarubigines et théaflavines), responsables de la coloration rouge de l’infusion. La vitamine C, assez abondante dans les feuilles fraîches (0,6 %), se retrouve dans le thé vert, mais elle est presque totalement détruite dans le thé noir. Enfin, la teneur en fluor des feuilles de thé (quelques ppm) est largement suffisante pour prévenir la carie dentaire.
Le thé est un stimulant bien connu du système nerveux central. Cet effet, il le doit à la caféine, qui favorise aussi bien le travail intellectuel que l’effort musculaire. La caféine est également responsable des propriétés diurétiques du thé et de sa capacité à stimuler les fonctions cardio-respiratoires. Sous forme libre dans le café, cet alcaloïde est partiellement combiné avec les composés phénoliques dans le thé. C’est pour cette raison qu’à quantité égale la caféine est libérée dans l’organisme de façon plus lente, plus progressive, lorsqu’on boit du thé, et que son action excitante est moins brutale que celle du café.
Ces dernières années, de très nombreux travaux publiés dans les revues scientifiques internationales ont fait état d’une activité préventive ou curative du thé dans l’athérosclérose. Concrètement, les chercheurs japonais K. Imai et K. Nakachi, du Centre de recherche sur le cancer à Saitama, ont réalisé des études épidémiologiques, portant sur 1 371 hommes de plus de 40 ans répartis en trois groupes selon leur consommation de thé. Elles ont montré que la prise régulière de thé vert diminuait de façon significative le taux des lipides circulant dans le sang et en particulier celui du cholestérol(1,2). Plus cette consommation est élevée, plus les taux de cholestérol sont bas, notamment chez les consommateurs de dix tasses et plus. Ainsi la prévalence* des maladies cardio-vasculaires serait de 26 pour 1 000 pour ce groupe, comparée à près de 40 pour 1 000 chez les buveurs de trois tasses et moins. Qualitativement, le taux de HDL (pour high density lipoprotein ), la lipoprotéine assurant le transport du « bon » cholestérol, augmente significativement et le taux de LDL ( low density lipoprotein ), correspondant au « mauvais » cholestérol impliqué dans les maladies cardio-vasculaires, diminue parallèlement. Ces résultats ont été corroborés par des essais chez l’animal soumis à des régimes surchargés en graisses(3). Une étude néerlandaise, baptisée « the Zutphen study » et concernant cette fois le thé noir, a été menée par Sirving Keli, du National Institute of Public Health and Environmental Protection à Bilthoven. Pendant plus de quinze ans, il a suivi 552 hommes de plus de 50 ans et montré que les sujets buvant plus de cinq tasses de thé avaient un risque d’accident vasculaire cérébral réduit de 69 % par rapport à ceux buvant moins de deux tasses et demie(4). Toutefois, toutes les études ne vont pas dans le même sens, ces observations épidémiologiques s’appuyant sur un échantillonnage et des calculs statistiques complexes.
Plusieurs travaux récents suggèrent que le thé vert peut prévenir la survenue de certains types de cancers. Des études épidémiologiques du ministère de la Santé au Japon ont montré que le taux de mortalité par cancer, et notamment par cancer de l’estomac ou du côlon, était significativement plus faible dans les régions productrices de thé vert comme celle de Shizuoka, au sud-est de Tokyo(5,6). De la même manière, les statistiques des ministères de la Santé indiquent que le taux de cancers du poumon serait plus faible au Japon qu’aux Etats-Unis, alors que la consommation de cigarettes y est bien supérieure. Ces résultats sont évidemment à interpréter avec prudence, d’autant plus que les « buveurs de thé » ont souvent des habitudes diététiques très marquées et une consommation d’alcool plus faible que la moyenne.
Des travaux expérimentaux in vivo sont actuellement effectués sur de nombreux modèles de tumeurs provoquées chez l’animal. En général, l’administration de thé vert permet une protection contre certaines tumeurs de la peau et du poumon. Ainsi les travaux de Zhi Wang et Hasan Mukhtar, du Veterans Administration Medical Center de Cleveland, montrent clairement l’activité inhibitrice du thé vert quand on induit chez des souris une lésion cutanée avec des rayons ultraviolets B(7). Le groupe contrôle ne reçoit que de l’eau, les groupes testés reçoivent du thé vert une semaine avant le traitement aux UVB et pendant la semaine de traitement. La surface, l’intensité et la sévérité des lésions sont significativement plus faibles chez les animaux buveurs de thé. Dans un protocole expérimental assez voisin, le traitement aux UVB est suivi une semaine plus tard de l’application d’un composé provoquant le développement de tumeurs. Le nombre de tumeurs de la peau est alors beaucoup plus faible chez les souris buveuses de thé vert et leur délai d’apparition est plus long. Une autre étude intéressante de D. Hoffmann, de l’American Health Foundation à New York, révèle l’action préventive du thé vert et de son principe actif, le GEGC, sur un modèle de tumeur du poumon chez la souris(8). Dans ces deux derniers cas le nombre de tumeurs est réduit de manière significative, de 50 % environ.
Le thé vert piège les radicaux libres*, ce qui pourrait expliquer en partie ses effets préventifs dans la survenue de cancers. Son activité antiradicalaire a notamment été évaluée grâce à une molécule de couleur violette : c’est le test au DPPH (1,1-diphényl-2-picrylhydrazyl). Ce composé, stable sous forme radicalaire, se décolore sous l’action de produits détruisant les radicaux libres, permettant ainsi d’évaluer une activité antiradicalaire grâce à une simple mesure colorimétrique. L’infusion de thé vert montre une activité comparable à celle du rutoside, un produit naturel polyphénolique utilisé comme référence, et supérieure à celle de la vitamine E. Cette activité est considérablement augmentée lorsqu’on utilise le GEGC seul(9).
Enfin, un article récent d’une équipe de Toledo dans l’Ohio montre que le GEGC bloque l’urokinase, une enzyme dégradant les protéines qui est surexprimée lors de nombreux cancers humains et semble impliquée dans la dissémination de ces cancers(10). La démarche de recherche est intéressante : les auteurs ont modélisé la structure tridimensionnelle du site actif de l’urokinase, puis ils ont interrogé les banques de données pour sculpter dans ce moule protéique les molécules susceptibles de bloquer le site. Le GEGC aurait précisément la géométrie nécessaire pour se lier à cette enzyme, inhibant ainsi son activité biologique. En attendant de valider cette propriété du thé vert et de l’employer comme adjuvant dans le traitement des cancers, on peut souligner que l’absence d’effets secondaires du GEGC en fait un candidat sérieux dans la chimio-prévention des cancers. Aux Etats-Unis, le National Cancer Institute a jugé l’ensemble de ces résultats suffisamment intéressants pour que débutent des études cliniques de phase I sur l’activité du thé vert dans la prévention des cancers, notamment du côlon.
Pour ce qui concerne leur effet sur le métabolisme des graisses, thé noir et thé vert sont sensiblement sur un pied d’égalité, au moins dans les modèles animaux. Pour la prévention des cancers, le thé vert est sans aucun doute à l’heure actuelle le bon choix. En Europe, les consommateurs de thé sont amateurs de thé noir. Pour bénéficier de ce paradoxe chinois il leur faudra passer au vert.
LES LÉGENDES DU THÉ
L’histoire du thé est assez savoureuse. Elle débute en Chine il y a quelques milliers d’années. Deux légendes président à sa naissance. La première date de la moitié du deuxième millénaire avant J.-C. Elle met en scène le divin empereur Shen Nung, le père de l’agriculture et de la médecine en Chine. A côté de son intérêt pour les plantes et l’agriculture, il a introduit quelques notions d’hygiène en recommandant à ses sujets de faire bouillir l’eau avant de la consommer. Il est traditionnellement représenté par une tête de buffle sur un corps d’homme. L’histoire est la suivante : par une chaude journée d’été, Shen Nung se désaltérait, sous un arbre, d’un bol d’eau bouillie. Une ou deux feuilles tombèrent par hasard dans le récipient. Curiosité scientifique ou distraction, il goûta cette infusion et fut enthousiasmé par la saveur nouvelle de cette boisson revigorante. Le thé venait de naître, très précisement, selon l’histoire chinoise, en 2757 avant J.-C.
La seconde légende date du VIe siècle de notre ère. Un moine hindou, Bodhidarma, venu prêcher en Chine la forme zen du bouddhisme, avait fait voeu de ne pas dormir pendant neuf ans. Après quelques années de ce régime, il finit par s’assoupir pendant ses dévotions au pied d’un arbre. Accablé et meurtri, il se coupa les paupières et les enterra soigneusement. A cet endroit précis une plante appelée Tch’a, dont les feuilles ressemblent à des paupières, prit naissance et il s’aperçut que leur consommation permettait de rester éveillé.
Un avis consommateur, ou avis client, désigne un élément d’appréciations et commentaires donnés par les acheteurs sur un produit ou un service, que ce soit sur un critère particulier ou la globalité de l’offre. Ces opinions reflètent le niveau de satisfaction de la clientèle.
Vous pouvez consulter les avis clients du site du laboratoire Biologiquement en suivant ce lien : avis biologiquement.shop
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